LES FRAIRIES

( ou communautés bretonnes d'habitants sur le pays de REDON)

      L'existence des Frairies dans le  pays de REDON remonte à des temps immémoriaux. Il s'agit d'une communauté de travail entre habitants, d'un territoire délimité dans une paroisse ou commune, d'une assiette administrative  pour  la perception des impôts. La communauté  villageoise est reconnue pour la première fois par "l'assise au Comte Geoffroy en 1185.  Geoffroy PLANTAGENET, fils d'Henri II d'Angletterre et gendre de CONAN IV, duc de Bretagne. C'est le premier document juridique qui constate l'existence de la Frairie ; institution tout à fait originale.

      Au cours de l'histoire du pays de REDON on trouve de nombreux exemples de l'existence des Frairies. L'un des plus probants est celui des Frairies de BAINS SUR OUST (35) où les moines de l'Abbaye de REDON octroient des droits d'usage et de communage mais reconnaissent également un véritable droit de propriété.

         Le 10 juillet 1651, un "Arrêt de Triage" du parlement de Bretagne reconnaissait aux habitants de BRAIN SUR VILAINE contre RICHELIEU, ministre et également Abbé de REDON des droits de propriété sur les marais de la Chapelle Sainte Mélaine. L'article 10 de la loi du 28 août 1792 instituait dans les 5 départements bretons un régime particulier pour la dévolution des terres seigneuriales vaines et vagues, ces terres devenaient propriété de ceux qui avaient droit d'y communer. L'article 9 de cette même loi attribuait en France ce droit aux communes. Ainsi donc en Bretagne, ces mêmes terres, constituèrent des indivisions privées, appartenant à des communautés de villageoises d'habitants. Un droit spécial s'était crée et, par la suite le sort des biens des communautés d'habitants suivit une dérive différente de celui du domaine privé des autres communes françaises.

      Les "Communs de Bretagne" demeurant inaliénables, imprescriptibles et insaisissables, ils se différencient des "communes des communes" et ne peuvent que se partager. Ainsi qu'il en fut jugé à maintes reprises, ni le maire, ni le conseil municipal, ne sont habilités à se représenter devant une administration une communauté d'habitants dans la revendication de ses droits. Le service du cadastre, vers la moitié du 19ème siècle a admis, relevé et établi minutieusement dans toutes les communes de Bretagne, des comptes matriciels aux communautés d'habitants ou de villages quelques fois dénommés "Folio des ex-vassaux".